lundi 21 juillet 2014

Iron Maiden - Seventh Son Of A Seventh Son (1988)



Somewhere In Time était un disque qui avait marqué un virage plus mélodique et surtout plus sophistiqué pour IRON MAIDEN. Le groupe avait avec cet album prouvé qu'il savait se renouveler et s'adapter à l'air du temps, sans pour autant se travestir. Il leur avait permis également de drainer de nouveaux fans sans en perdre réellement. Le gang londonien avait de surcroît démontré lors du Somewhere On Tour qui a suivi qu'il n'avait rien perdu de son mordant. On était loin d'imaginer pourtant ce qui était prévu pour cette année 1988.

Seventh Son Of A Seventh Son est un album remarquable à plusieurs titres en dehors du fait qu'il eu un impact commercial fort conséquent. Ce septième album studio (le hasard fait bien les choses) est considéré par beaucoup comme le meilleur du groupe. C'est du moins son album le plus mélodique et le plus progressif par rapport à tout ce qu'il a pu proposer jusqu'alors. Il pousse ainsi encore plus loin la couleur annoncée par son prédécesseur. Seventh Son Of A Seventh Son est un concept album, un disque abouti, ambitieux, qui narre par le menu l'histoire d'un jeune homme nanti de pouvoirs occultes. C'est du moins le sujet de la deuxième partie du disque. C'est aussi le dernier grand disque historique du groupe, et le dernier (avant la réunion de 1999) du "grand" IRON MAIDEN (Dickinson/Murray/Smith/Harris/McBrain) puisqu'Adrian Smith, instigateur principal de la voie plus mélodique du combo quittera ses compères au début de l’année 1990.

On ressent dès le début cette ambiance feutrée et cette connotation prophétique et mystique qui se dégage de pas mal d’endroits à différents moments de l’album : « Moonchild » annonce la donne avec une introduction aux versets chantés par Bruce, qui tel un ménestrel met de l’emphase dans sa voix accompagné par quelques accords de guitare sèche. Puis, les synthés plutôt à l’honneur sur le disque (mais cependant très bien négociés et jamais envahissants) se mettent en branle avant d’être rejoins par les guitares. Une cavalcade de batterie envoie ensuite la purée. « Moonchild » possède ce caractère épique et grandiose bien que gardant cette énergie propre au style MAIDEN. « Infinite Dreams » poursuit dans les mêmes tonalités mais avec une construction différente et bien connue des fans du groupe : un démarrage en douceur et une évolution progressive vers un passage galopant où la basse de Steve et les guitares de Dave et Adrian sont reines. Un grand titre. On notera la voix remarquable de Bruce qui signe ici comme sur Somewhere In Time ses lignes de chants les plus mélodiques jusqu’alors (on déchantera avec l’album suivant). « Can I Play With Madness » est un des singles de l’album, et sans doute le titre le plus enjoué de l’album, entraînant et taillé pour la scène. « The Evil That Men Do » est sans conteste un morceau de bravoure et le grand classique de l’album, quasiment toujours joué en concert. Il est vrai que sa puissance de feu est redoutable et puis, cette pièce avec ces célèbres « tagadas » à la basse en font un peu le petit frère de « The Trooper ».
Morceau titre du disque « Seventh Son Of A Seventh Son » rejoint les grands morceaux épiques et arrangés du groupe, comme naguère « Rime Of The Ancient Mariner » (sur Powerslave) ou « Alexander The Great » sur l’album précédent. Avec son démarrage en marche cadencée, la voix extraordinaire de Bruce, ce refrain surpuissant et qui vous rentre dans le crâne ! Et ce break, cette ambiance mystique qui se met en place, cette montée en puissance et la fin en panache. Du grand Art ! Du grand MAIDEN ! Bien que sympathique, « The Prophecy » est sans doute le morceau qui passe le plus inaperçu, il se remarque surtout par sa fin très jolie à la guitare acoustique qui là encore renforce le côté envoûtant de l’album. Autre grand classique introduit par une basse toujours très en verve, « The Clairvoyant » joue sur un contraste entre des couplets joliment arrangés (j’adore les harmonies à la guitare sur ces couplets) et son refrain plus rentre dedans. Enfin, « Only The Good Die Young » ferme l’album (et l’histoire) de manière plutôt classique, avant que le thème narratif du début (toujours par Bruce) ne soit repris, donnant ainsi l’impression que l’album forme un tout et engage même à remettre le couvert tellement cet album … comment dire … c’est la grande classe quoi ! Grande classe et aussi grande claque lorsque Steve Harris et les siens présentent les morceaux sur scène. Redoutables comme à leur habitude, les MAIDEN ne feront encore qu’une bouchée de leur auditoires avec ces nouvelles compos, comme peut en témoigner la superbe VHS Maiden England (sûrement la plus belle vidéo en concert du groupe).

Album indispensable du groupe, Seventh Son Of A Seventh Son est l’album le plus « lisse » (du moins pour les années 80) et certainement le plus ambitieux d’IRON MAIDEN, et il faudra attendre 1995 et X-Factor pour retrouver des compositions aussi travaillées. Car le départ d’Adrian Smith était une des conséquences de la nouvelle politique que le groupe comptait mettre en œuvre par la suite et sur No Prayer For The Dying (l’album suivant) : un retour à une musique plus abrupte et plus directe.

(Chronique publiée sur Metal Nightfall)

L'artwork représente un Eddie futuriste qui continue son voyage dans le temps entamé sur la pochette de "Somewhere In Time" et assiste à la naissance de l'enfant aux pouvoirs magiques. Eddie est coupé en deux, ce qui pourrait représenter la lutte entre le bien et le mal. On remarque la présence d'une pomme dans sa cage thoracique, symbole biblique du péché originel.    

Tracklist:

01-Moonchild
02-Infinite Dreams
03-Can I Play With Madness
04-The Evil That Men Do
05-Seventh Son Of A Seventh Son
06-The Prophecy
07-The Clairvoyant
08-Only The Good Die Young


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